« Séparer la crinière du cheval sauvage » renvoie aux sources chamaniques des pratiques taoïstes. Le cheval fut pendant des siècles le moyen de déplacement le plus courant. Dans de nombreuses régions du monde, à différentes époques, on prête au cheval des pouvoirs magiques. Nombre de chevaux légendaires permettent de la sorte de voyager dans différents mondes. Animal psychopompe par excellence, le cheval accompagne ainsi les voyages dans l’imaginaire. Le mouvement évoque en outre la domestication des forces sauvages.
Séparer la crinière du cheval sauvage : introduction
Le pratiquant, assis dans son bassin, passe le poids du corps sur une jambe en décollant le talon de l’autre pied (pas du clou). Il arrondit les bras comme s’il tenait un ballon imaginaire. Il écarte le pied en ouvrant le bassin. Ses genoux restent bien dans l’alignement de ses pointes de pied. L’élève synchronise le transfert du poids corporel sur l’autre jambe – pas de l’arc – en laissant grossir sa balle. La main la plus haute, paume vers le ciel, est en face du menton. La main la plus basse, paume tournée vers la terre se trouve à hauteur de la hanche. Le professeur peut déjà, à ce stade, attirer l’attention sur les mouvements en spirale au niveau des deux avant-bras. Le débutant répète d’abord le mouvement d’un seul côté. Lorsqu’il est à l’aise de chaque côté, il alterne.
Séparer la crinière du cheval sauvage : compléments
L’étudiant acquiert progressivement un mouvement fluide, continu et unifié. Il peut alors coordonner son geste extérieur avec la respiration et l’intention. L’inspiration correspond aux mouvements de repli. L’expiration correspond aux mouvements de déploiement. Dans la première phase, le champ visuel se rétrécit, dans la seconde, il s’ouvre.
Lorsque l’on tient la balle en face de son axe : la main la plus haute se trouve au niveau de la partie supérieure de la poitrine tandis que la main la plus basse est en face du ventre. Le pratiquant avancé aligne en outre ses mains avec son pied d’appui par une légère rotation supplémentaire de la taille. Cela lui procure davantage de stabilité lors du déplacement de l’autre pied. De la sorte il bénéfice également d’une rotation un peu plus importante de la taille pour le mouvement suivant. L’axe du mouvement de séparation des mains se situe dans un plan oblique. Une main monte, avance et s’écarte vers la droite (par exemple) alors que l’autre descend, recule et s’écarte vers la gauche. Des gestes complètement opposés deviennent ainsi parfaitement complémentaires. C’est la magie du tai chi.
L’intitulé nous indique la manière d’opérer du tai chi. Après avoir retrouvé un bon enracinement (prise de terre), l’élève libère les forces primordiales (ouverture du bassin). En restant dans son axe et en utilisant sa respiration, son imagination et sa conscience, il sublime ces forces. L’étudiant confirmé, revivifié par les forces qui l’animent de l’intérieur se déploie progressivement et prend son envol.
Crédit photo : Almereca