« Mouvoir les mains comme des nuages » est avant tout une invitation à observer et à percevoir les mouvements de la nature. Après avoir retrouvé son enracinement, on peut ensuite mouvoir le haut du corps de manière aérienne en s’inspirant de la rondeur et de la légèreté des nuages.
Mouvoir les mains comme des nuages : introduction
Dans un premier temps, le pratiquant s’assied dans son bassin. Il peut ainsi passer aisément le poids du corps d’une jambe sur l’autre. Lorsque la taille tourne, il est attentif à conserver l’alignement du genou avec la pointe du pied. L’axe vertébral est vertical. La colonne est étirée sans raideur. Le menton est, en outre, très légèrement rentré.
Le mouvement est avant tout initié par les jambes et la taille. Le mouvement des hanches se transmet par conséquent aux épaules. La dynamique des épaules se prolonge ensuite dans les bras et les mains. Les épaules sont détendues et les coudes sont lâchés. Le regard suit le mouvement de la main la plus haute. Le dos bombé et la poitrine légèrement rentrée facilitent l’amplitude et la descente du geste respiratoire. Cette posture alliée à la rondeur des bras favorise la circulation du souffle.
Mouvoir les mains comme des nuages : compléments
Le débutant coordonne les gestes du tronc et des membres avec les dynamiques intérieures de l’intention et de la respiration. Chez le pratiquant plus expérimenté, l’intention précède d’une fraction de seconde les mouvements du corps. Des recherches récentes ont montré que l’oeil, en balayant l’espace, est capable d’exécuter une sorte de pré-programme du mouvement du corps. Le pratiquant débutant utilise le geste extérieur pour mobiliser son souffle.
Inversement, le pratiquant confirmé met d’abord en route son souffle pour générer ensuite un mouvement extérieur. Le mouvement mouvoir les mains comme des nuages est propice pour s’exercer à la lenteur et la continuité. Le professeur qui veille à l’intégration progressive de ces éléments contribue aux fondations nécessaires à l’émission d’une énergie douce et puissante caractéristique du tai chi.
En pratiquant de la sorte, on comprend de l’intérieur la formule alchimique qui encourage à séparer le subtil de l’épais. On expérimente comment un ancrage solide favorise l’émergence d’un geste léger.
Je me souviens avoir vu près d’un parc à Taipei un homme en costume sortir d’une limousine, traverser une allée bordée d’arbres en se déplaçant latéralement en mouvant les mains comme des nuages. Un garde du corps le suivait. Il lui ouvrit la porte pour remonter dans la voiture.
Crédit photo : Almereca