Les enchaînement musculaires participent à l’alphabet gestuel, précurseur du langage oral, et sculptent aussi la forme de l’os en accordant leurs tensions pour préserver harmonieusement notre équilibre dans toutes nos postures quotidiennes. Bernard Valentin nous invite à contempler une des merveilles du monde, l’Homme, avec cette mécanique articulaire « vivante », en perpétuelle mutation adaptative.
Extrait pp. 75-77
Depuis les débuts de la vie, la survie de l’espèce humaine a été le fruit d’une collaboration et d’un regroupement en société. Les besoins d’échanges relationnels se sont affinés pour devenir de plus en plus sophistiqués. Des cultures et des traditions se sont développées, elles ont rythmé les différentes civilisations et ont donné naissance à un mode de communication basé sur une expression gestuelle où « le corps et le visage » utilisent une attitude corporelle pour les échanges relationnels.
Chaque pulsion psycho-comportementale dispose d’une zone corporelle, d’une articulation (…) pour s’exprimer avec des gestes spécifiques. Ils y impriment une « mimique » passagère et induisent un déséquilibre dans les différents plans de l’espace pour favoriser l’expression corporelle (…)
Cette manifestation gestuelle est la première mimique perçue et comprise par le petit enfant qui décrypte l’attitude et le geste avant les mots et les phrases.
Des familles de muscles sont recrutées pour corriger le déséquilibre (…) et préserver la station verticale. Ce recrutement s’effectue par le réflexe myotatique. Ces familles se mobilisent et engendrent une véritable « corps et graphie » où la posture, les mimiques accompagnées du geste et du regard sont porteurs de messages au-delà des mots. Cette première langue maternelle, basée sur un alphabet gestuel s’est transmise de génération en génération, en étant commune à tous les êtres de notre planète.