Repenser notre présence au monde est le défi de notre époque. Cet essai de politique relationnelle invite à renouveler les imaginaires de la relation que nous établissons avec nos semblables et le vivant. Felwine Sarr y appelle à une réinvention du politique et du langage afin d’habiter l’infini du monde 4ème de couverture.
Extrait pp. 25-26
Habiter un nouveau monde (ou habiter celui-ci différemment) nécessite de se dévêtir de l’ancien et de ses vieilles peaux, mais surtout d’opérer une révolution culturelle conduisant à renouveler les structures psychiques de la communauté humaine. Habiter différemment le monde nécessite d’en avoir une autre perception par un ré-élaboration du sensible et du perceptible.
Habiter un lieu, un espace, un corps, une géographie, ce n’est pas seulement s’y installer. C’est choisir une modalité d’établissement, un mode d’occupation et de déploiement, le type de rapports que l’on entretient avec l’espace qui nous accueille et nous contient. C’est y trouver une place juste. Nous habitons le monde de manière inégalitaire, différenciée, parcellaire, compartimentée. Nous devrions l’habiter pleinement, car ce monde est nôtre (de manière indivisible). Notre appartenance y est première, biologique et ontologique.