« La posture de l’arbre » est également appelée « posture du pieu » ou « posture tai chi ». Cette posture vise en fait au renforcement interne. Des pratiquants avancés la maintiennent parfois pendant de longues périodes. L’important n’est pas la durée. Cette posture permet, une fois les tensions physiques lâchées, un travail intérieur riche et complet.
Description
Les pieds sont parallèles, écartés à la largeur des épaules. Le pratiquant fléchit les genoux en les maintenant au-dessus des pieds. Il étire sa colonne vertébrale sans raideur. L’assise dans le bassin permet ainsi d’augmenter l’ancrage. Dans le style Chen, les bras forment un cercle avec les mains placées sous l’ombilic.
Le poing droit posé dans la main gauche rappelle le salut. Cette position de mains représente également le symbole tai chi. En effet, la main yin soutient et nourrit la main yang. Le poing dans la main exerce par ailleurs une légère pression sur le bas ventre. Cela permet de prendre conscience du dantian. Le champ de Cinabre inférieur est situé quelques doigts sous l’ombilic, un peu à l’intérieur. Ce centre énergétique fondamental correspond plus ou moins au centre de gravité du corps.
Compléments
Dans cette posture, l’élève commence à exercer son imagination active. Il devient arbre, pieu, sphère élastique. Pour nombre de sinologues, les taoïstes sont les héritiers des chamans. Selon Catherine Despeux, le travail intérieur en tai chi chuan reprend les étapes de l’ancienne alchimie taoïste. Ces filiations me parlent.
Diverses traditions font de l’arbre l’un de leurs symboles fondamentaux. Pensons à Yggdrasil, l’Arbre du Monde dans la mythologie nordique. Souvenons-nous de l’Arbre de Vie dans la Kabbale. Le pieu évoque notamment le poteau du chaman représentant l’Axe du Monde.
Le pratiquant peut imaginer que ses pieds sont des ventouses, son entre-jambes une arche et son tronc une antenne. Les images représentent des clés pour percevoir et incorporer les postures. Nombres d’images utilisées dans la tradition taoïste se réfèrent à des paysages naturels ou à des édifices sacrés. Les pratiques associées font de l’être humain un intermédiaire entre Ciel et Terre.