Repousser le singe, c’est prendre de la distance avec un certain mode de fonctionnement du mental. Dans la tradition extrême-orientale, le « singe fou » représente le mental. Nos pensées sont en fait semblables au mouvement du singe sautant d’une branche à l’autre. Cette image nous invite par conséquent à domestiquer notre « singe fou », c’est-à-dire notre mental. La pratique nous en fournit les moyens.
Repousser le singe : introduction
« Repousser le singe » est la première technique de la forme des 10 juste après le mouvement d’ouverture. C’est l’occasion de se familiariser de suite avec le trajet de l’énergie décrit dans les textes classiques : « l’énergie prend racine dans les pieds, se développe dans les jambes, est guidée par la taille et s’épanouit dans les mains.
Le pratiquant passe alternativement le poids du corps d’une jambe sur l’autre avec un léger mouvement de rotation de la taille. La répartition du poids corporel est environ de 60% sur une jambe et 40% sur l’autre. La rotation du centre est d’environ 45°. Le plus important est d’être à l’écoute de son corps et de respecter ses limites. Le mouvement du bas du corps initie une ouverture des bras comme si l’on tenait une grosse balle. Ce mouvement d’ouverture est suivi par un mouvement de concentration. La séquence se termine par un mouvement simultané de pousser-tirer.
Repousser le singe : compléments
Lors du mouvement « repousser le singe », les hanches et les épaules restent alignés dans un rectangle. Les anciens Chinois nommaient les hanches et les épaules « les quatre perles ». Le pratiquant évite ainsi les torsions au niveau de la colonne vertébrale. De même, le professeur veille à ce que les genoux restent alignés avec la pointe de pieds. Les mouvements d’ouverture et de fermeture au niveau des hanches sont difficiles à percevoir. Ils nécessitent en outre un bon relâchement du bas-ventre, des fesses et du bas du dos. C’est une bonne opportunité pour percevoir ces régions souvent « inhabitées » de notre corps.
Le professeur fait découvrir les limites des mouvements d’ouverture et de fermeture afin qu’il n’y ait ni blocage, ni dispersion. Lors de l’ouverture le pratiquant s’appuie dans la Terre afin d’y puiser son énergie. Pendant cette phase, il inspire pour emmagasiner également l’énergie du Ciel. Le mouvement de rassemblement permet de concentrer et réunir ces deux énergies. Dans la dernière phase, l’adepte projette sa force vers l’extérieur. Les forces opposées de tirer et de pousser se renforcent mutuellement. L’étudiant découvre ainsi la puissance du taiji : transformer les oppositions en complémentarités.
Crédit photo : Almereca